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Vincent Bolloré et Cyril Hanouna seront entendus mi-mars par une commission d’enquête à l’Assemblée

Le milliardaire conservateur Vincent Bolloré, qui contrôle notamment les chaînes CNews et C8, ainsi que Cyril Hanouna, animateur vedette et controversé de C8, vont être auditionnés mi-mars à l’Assemblée nationale par la commission d’enquête sur l’attribution des fréquences télé, a appris l’Agence France-Presse, jeudi 15 février, auprès du député Renaissance Quentin Bataillon, président de la commission.
Aurélien Saintoul (La France insoumise), rapporteur de la commission d’enquête, avait notamment fait savoir en janvier souhaiter l’audition de M. Hanouna, « la personne la plus rappelée à l’ordre du PAF [paysage audiovisuel français] », faisant référence aux nombreuses sanctions que le régulateur des médias, l’Arcom, a infligées à la chaîne C8 pour des séquences ou des propos tenus dans l’émission « Touche pas à mon poste » (« TPMP ») que présente l’animateur phare de la chaîne. La dernière sanction en date remonte à fin janvier.
Le 29 février, ce sont le patron du groupe Canal+, Maxime Saada, puis la direction de CNews, ainsi que ses présentateurs vedettes Pascal Praud et Laurence Ferrari, qui sont convoqués devant les parlementaires.
Dans le cadre de ses investigations, toute commission d’enquête parlementaire peut convoquer une ou plusieurs personnes, afin de procéder à leur audition sous serment. Le règlement de l’Assemblée nationale précise que « la personne qui ne comparaît pas ou refuse de déposer ou de prêter serment devant une commission d’enquête est passible de deux ans d’emprisonnement et de 7 500 euros d’amende ». Ces auditions peuvent, selon la volonté du président de la commission, être télévisées ou se dérouler à huis clos.
Le régulateur des médias, l’Arcom, doit lancer fin février les appels à candidatures pour le renouvellement des autorisations de quinze fréquences de la télévision numérique terrestre (TNT) en 2025, dont celles du groupe Canal+, C8 et CNews. La commission d’enquête lancée à l’Assemblée en décembre dernier porte notamment sur cette procédure d’attribution et sur « le respect des engagements pris par ces services de télévision » jusqu’alors.
Le sujet du contrôle de ces engagements a été remis sur la table mardi, avec la demande du Conseil d’Etat à l’Arcom d’une surveillance plus poussée des télés et radios. La décision de la plus haute juridiction administrative fait suite à un recours de l’ONG Reporters sans frontières (RSF), qui considère que CNews « est devenue un média d’opinion », ce que cette dernière conteste.
« Désormais, outre le décompte des temps de parole des personnalités politiques, le régulateur pourra, pour apprécier le respect par un éditeur du pluralisme des courants de pensée et d’opinion, prendre en compte les interventions de l’ensemble des participants aux programmes diffusés, y compris les chroniqueurs, [les] animateurs et [les] invités », a acté l’Arcom à la suite de la décision, avant d’ajouter que « pour s’assurer de l’indépendance de l’information », elle « pourra [aussi] à présent tenir compte de l’ensemble des conditions de fonctionnement et des caractéristiques de la programmation des chaînes ».
Depuis cette annonce mardi, sont dénoncées à l’antenne de la chaîne ainsi que sur C8 une possible menace sur « la liberté d’expression » et une « tentation autoritaire ». La famille Bolloré est aux manettes du géant des médias Vivendi, qui détient le groupe Canal+ et ses chaînes, dont CNews et C8.
Le Monde avec AFP
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