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Les volte-face de Charles Michel, le président du Conseil européen, qui donnent le tournis aux Vingt-Sept

Pour Charles Michel, le sommet européen de jeudi 1er février, consacré à l’aide à l’Ukraine, revêt une importance toute particulière, au-delà de l’enjeu qu’il représente pour Kiev. Le président du Conseil européen retrouvera, en effet, les chefs d’Etat et de gouvernement des Vingt-Sept pour la première fois depuis qu’il a annoncé, le 26 janvier, avoir décidé de rester à son poste jusqu’au 30 novembre, moins de trois semaines après avoir fait part de son intention de le quitter à la mi-juillet. « Le Conseil européen, c’est un club. Aucun dirigeant ne va prendre la parole pour lui dire : “Charles, ça ne va pas.” Mais ils n’en pensent pas moins », commente un diplomate européen. « Tout ce qu’on attend de lui, c’est qu’il se contente de rester à sa place ! Il est désormais totalement décrédibilisé », juge l’un de ses collègues.
Sur Facebook, Charles Michel a expliqué les raisons de sa volte-face, évoquant les « vives controverses médiatiques » après l’annonce de sa décision de participer aux élections européennes et les « attaques personnelles » dont il estime avoir alors été la cible. S’il reconnaît « l’aspect inédit – audacieux, diront certains – de ma démarche », il admet avoir « sous-estimé l’ampleur et la radicalité de certaines réactions négatives ».
Le 6 janvier, pourtant, l’ex-premier ministre belge semblait sûr de lui, quand il avait communiqué sur sa décision de participer aux élections européennes, prévues du 6 au 9 juin, qui signifiait qu’il rejoindrait le Parlement de Strasbourg lors de sa prestation de serment le 16 juillet.
Mais sa décision de quitter le Conseil avant la fin de son mandat – une première dans l’histoire de l’institution – avait suscité de vives critiques. On lui reprochait de porter atteinte à l’autorité de la fonction – dont certains Etats membres, notamment l’Allemagne, se demandent si elle est vraiment nécessaire – et de privilégier sa propre carrière. D’autant qu’il souhaitait faire campagne tout en restant à son poste, faisant craindre des risques de conflit d’intérêts. En anticipant la fin de son mandat, il offrait en outre l’intérim au chef de gouvernement de l’Etat membre assurant la présidence tournante de l’Union européenne (UE). Soit, en juillet, le premier ministre hongrois nationaliste, russophile et populiste, Viktor Orban.
« Charles Michel a vu les sondages, son groupe politique, Renew, y est en baisse », explique un diplomate européen. Avant d’ajouter : dans le grand marchandage qui suivra les élections européennes pour attribuer les postes à la tête des différentes institutions européennes, « Renew ne sera peut-être pas en état de peser. Or Charles Michel se voyait sans doute président du Parlement européen ou haut représentant. Maintenant, il fait le pari qu’aucune majorité ne se dégagera des prochaines élections belges [prévues le même jour que le scrutin européen] et qu’il pourra être l’homme providentiel pour former une coalition ». En Belgique, « son annonce de revenir en politique a été très mal vécue », nuance une autre source.
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